Comment arrêter la rumination mentale

Ca, c'est aussi une question que je me pose depuis longtemps.

Vouloir l'arrêter, ou penser à autre chose la fait revenir de plus belle.

Certains disent "il faut plonger dedans", mais alors, elle empire !
Bien sûr quand je suis "dans l'action", elle stoppe, mais je parle de cette rumination qui surgit quand l'esprit n'est pas absorbé par une tâche. S'occuper pour ne pas ruminer, ce n'est que du refoulement, un report à plus tard,ça ne résout rien.

C'est à nouveau chez Tollé que je trouve une réponse. "Plonger dedans" en effet laisse croire qu'il faut se laisser emporter par le courant. Mais Tolle l'explique autrement: il faut ressentir l'émotion qui cause cette rumination. La ressentir à fond, sans jugement. Alors on comprend sa nature et on peut en guérir.

J'ai essayé: ça marche.

Et vous ? Vous avez d'autres trucs ?

Hélas . La pensée obsédante revient jusqu'à la découverte de la solution . Mais je lâche prise ...sur le lâcher prise et examiner à fond ce qui m'obsède m'aide en effet beaucoup .

il faut étudier à fond la question ou le problème

retourner tout à fond , envisager toutes les solutions possibles

si on ne trouve pas après tout ça , ma cousine a une belle image je trouve :

" on enferme le problème dans le tiroir d'une commode "

on s'occupe d'autre chose et on revient ouvrir le tiroir au bout d'un certain temps

on renouvelle l'opération jusqu'à la résolution du problème

j'ai trouvé le truc, et ça marche de façon très efficace !  Du jour au lendemain, ce problème est résolu.  Je n'y croyais pas moi-même, mais cela fait maintenant quelques semaines (mois?) que j'emploie ce truc.  On dirait que mon mental est nettoyé.  Bien sûr cela ne veut pas dire que je maîtrise mes pensées et émotions !  Mais je suis délivrée de ce bavardage mental épuisant, qui me faisait parler toute seule dans la voiture...

C'est très simple.  9 fois sur 10 la "conversation" mentale commence par "je", et ce qui s'en suit ne sont que des rabâchages.   Il faut les observer, et on se rend compte qu'elles sont générées par l'ego, qu'elles sont totalement inutiles voire nuisibles.  Ce sont vraiment des pensées parasites, qui prennent possession de notre mental.

Donc le mot "je" devient la sonnette d'alarme, et je coupe court.  Je regarde le paysage,  je reviens à ce que j'étais entrain de faire "ici et maintenant"... et ça va tout seul.  (et ne venez pas m'embêter à me demander c'est quoi ce "je".  C'est celui qui pense, qui dit "je" et puis c'est tout   )

S'il faut que je prépare un entretien ou une conversation délicate, alors je décide de le faire, mais de façon rationnelle.  Par exemple j'écris ce que je dois faire passer comme messages, j'étudie les conséquences des maladresses... puis je construit mon "exposé".   Et puis je passe à autre chose, le problème étant résolu, je ne dois plus y penser. Cela rejoint vos réponses, elaine et Lola.

Ce qui m'a aidé à trouver ce truc, c'est la définition de l'ego donnée par Eckart Tollé.

J'aime bien aussi la comparaison du cheval Ego qu'il faut dompter.  Le "je" est le cavalier, il doit utiliser sa monture et éviter les deux extrêmes: se laisser mener par elle, ou la "tuer".

Que de "je" dans ce réquisitoire du "je" ! Moi, je me tutoie, ou je m'adresse à l'invisible pour obtenir de l'aide: elle vient toujours .La rumination mentale, oui, elle existe, elle provoque des actes manqués. Mon palliatif, c'est un os métaphysique, ou matériel à ronger, et qui n'a rien à voir avec "je" . Nous, c'est absorbant !

Que de "je" dans ce réquisitoire du "je" !j

Je savais que cette réflexion allait venir...    
Heureusement que c'est toi qui la fait: au moins je sais que c'est dit gentiment  
Mais voilà, c'est de moi que je parle, donc pas possible d'y échapper...  

Parler à l'ego en disant "tu", je le fais déjà, je lui ai même donné un prénom, et il est chargé de la gestion de ma vie courante, matérielle: me rappeler de faire mes factures, d'organiser ma journée...
L'ego est une entité indispensable, il doit juste garder sa place de serviteur et il ne faut pas s'identifier à lui.  Le "tu" est donc très utile.


J'étais très préoccupée par cette rumination mentale, non seulement parce qu'elle m'épuisait, mais aussi parce que j'ai vu chez ma maman vers quels problèmes elle menait: j'ai vu sa santé mentale se détériorer, perdre le contact avec la réalité tellement elle était dans son monde mental/émotionnel et plus dans la réalité, au point de confondre les deux.  Elle s'isolait de plus en plus, parfois elle partait pendant des mois.  Quand je l'interrogeais, elle me disait qu'elle était tout le temps dans cet état qu'elle appelait "rêves éveillés", donc jamais dans le présent.  Cela l'a vraiment détruite.  Elle a commencé par fuir ses amis, puis sa famille ...  s'enfermer complètement pour vivre dans son monde imaginaire.  Elle parlait tout haut...  
J'en avait parlé avec mon frère aîné qui m'a avoué avoir aussi cette tendance, et lutter contre elle.

C'est peut-être une tendance dépressive.

Je suis donc bien contente d'en être débarrassée.  

On a chacun sa façon de vivre avec ce que tu appelles l'ego . Si elle est douloureuse on déprime, fatalement L'âge et la maladie poussent à trouver des remèdes qui les font supporter . Penser le moins possible à des choses personnelles aide énormément . Ne pas culpabiliser, ne pas être masochiste , ne pas se forcer à la zénitude : je suis née imparfaite, encore heureux que ça n'ait pas plus empiré depuis .
Pardon d'avoir sorti ton "Je" . Je suis toujours amusée de ces examens de conscience ( j'en ai beaucoup fait au pensionnat de ma jeunesse, où on visait la perfection sans jamais l'atteindre!)
Il me semble que vivre le jour d'aujourd'hui comme il se présente, sans regret ni remords, le mieux possible puisque c'est lui qui est à vivre, ça suffit . Je ne cherche pas à me corriger: accepter suffit. Et cultiver le "sourire jamonais", de politesse . Relire Job ...

bien sûr chacun trouve son "truc" personnel, mais parfois cela aide de savoir comment ont fait les autres, cela peut donner des pistes, donc c'est bon d'échanger ses expériences personnelles.

Il n'y a pas à demander pardon pour ta taquinerie, elaine, je l'attendais.

"Je ne suis pas parfaite" cela, il y a longtemps que je l'ai accepté, mais le problème est parfois que les autres ne l'acceptent pas, et te le reprochent... Par contre, il y a certaines choses que j'essaie de corriger, celles qui sont un poids pour moi ou pour les autres, comme par exemple cette rumination mentale qui était devenu une souffrance.

Il y a plein de facon de faire si tant est que l'on trouve un support de concentration adéquat, c'est a dire qui nous plaise un minimum. Soit qu'il soit tiré d'un substrat religieux, de contemplation de la nature, ou de concentration sur le corps physique. Il est rare que l'on continue de ruminer quand on est dans un effort physique soutenue, de plus cela permet d éliminer les toxines.

Sur un plan plus mental, quelque chose qui marche bien a mon avis lu dans un texte d'amma. C'est de rester concentré sur la situation présente en essayant de pas entretenir tout ce que l'on surajoute a celui ci. Il est vrai que l'on peut etre particulièrement pris par le film, pas facile !

En médecine chinoise, la rumination mentale est liée a une activité excessive de la rate. Celle ci peut etre affecté par l'energie d'un foie en excès.
exemple une colère rentrée excessive et sans moyen de s extérioriser finira par avoir une action sur le centre de la rate. On dit alors que le bois en exces couvre la terre.

C'est mal expliqué, mais c'est a peu près ceci. Donc dans ce contexte, il faudrait presque trav ailler sur son foie (organe) pour avoir une action mécanique sur un excès de rumination.

quand on a un "support de concentration adéquat", il n'y a évidemment pas de problème, mais si on est dans cet état de rumination excessive, il faut déjà quelque chose de très fort.

Oui ce que tu racontes là trouve un écho en moi: cela confirme que c'est lié aussi à un état physique, et travailler sur l'un aide l'autre et réciproquement...

Avec du recul, je pense que la phase dépressive y était pour beaucoup: ma mère était en dépression permanente.   Mais comme l'un alimente l'autre, agir sur ces pensées parasites aide aussi à sortir de l'état dépressif...

super leela , d'avoir trouvé ton truc !

la rumination mentale est une obsession . Devenue gênante, c'est le psy qui peut aider .

elaine 23 a écrit:On a chacun sa façon de vivre avec ce que tu appelles l'ego . Si elle est douloureuse on déprime, fatalement L'âge et la maladie poussent à trouver des remèdes qui les font supporter . Penser le moins possible à des choses personnelles aide énormément . Ne pas culpabiliser, ne pas être masochiste , ne pas se forcer à la zénitude : je suis née imparfaite,  encore heureux que ça n'ait pas plus empiré depuis .
Pardon d'avoir sorti ton "Je" . Je suis toujours amusée de ces examens de conscience ( j'en ai beaucoup fait au pensionnat de ma jeunesse, où on visait la perfection  sans jamais l'atteindre!)
Il me semble que vivre le jour d'aujourd'hui comme il se présente, sans regret ni remords, le mieux possible puisque c'est lui qui est  à vivre, ça suffit . Je ne cherche pas à me corriger: accepter suffit. Et cultiver le "sourire jamonais", de politesse . Relire Job ...

Chacun sa recette, elaine! Tu cultives le sourire jamonais, et moi le sourire japonais! Euh, tu sais, le sourire vertical dont a parlé Hitori! Même chez les vieux, ça vous redonne un moral d'enfer! Le vertical, ça représente la force, l'élan! Un grand sourire!