Depuis que je fréquente les fora, et ça fait des années, j'ai pu constater en gros que d'un côté il y a les croyants qui nous exhortent à aimer Dieu, de l'autre les athées, qui n'en ont rien à faire et au milieu, les agnostiques, qui s'interrogent.
Mais jamais je n'ai vu de message qui nous incite à détester Dieu.
Et bien, c'est ce que je vais faire, mais avant cela, il faut que je vous fasse part de ma conception de Dieu.
Le Dieu auquel je crois n'est pas le dieu des chrétiens, qui si j'ai bien compris ne serait qu'amour, ni celui des hébreux, coléreux et vindicatif; non, ce à quoi je crois, c'est à la volonté aveugle telle qu'elle a été débusquée par Schopenhauer, la volonté de vivre à tout prix.
J'ai vécu à la campagne et pu observer les bêtes, autant les animaux domestiques que les bêtes sauvages.
Par exemple, des chats sauvages rodent près de chez nous et qu’est-ce que je constate ? Ils approchent subrepticement pour chercher de la nourriture. Au début, dès qu’ils me voient, ils se sauvent. Puis, petit à petit, constatant que je ne leur fais pas de mal, ils s’apprivoisent et viennent de plus en plus souvent, de plus en plus près. Lorsque je mets de la nourriture à leur disposition, ils viennent en prendre un morceau et courent vite pour le déguster en cachette.
Mais bien sûr, c’est le plus gros, le plus vif ou le plus agressif qui s’empare de la nourriture en premier. S’il reste des aliments,un autre vient, puis un autre, etc. Pareil avec les poules, il y a une hiérarchie, pareil avec les moutons, etc...Même lorsque ces bêtes font l’amour, il n’y a pas de douceur, du moins pas chez les animaux domestiques. Chez les animaux sauvages, il y a au moins une cour qui peut durer assez longtemps pour que la femelle se prête à cette agression qu’est l’acte sexuel.
De la douceur, on peut tout de même en trouver dans le comportement de la mère envers sa progéniture, jusqu’au sevrage. Après, elle chasse ses enfants.
J'ai même pu observer de près un nid d'hirondelles. Les oisillons se bousculent et parfois l'un d'eux tombe du nid.
C’est la loi du plus fort pour la reproduction des meilleurs et la pérennité des espèces.
On retrouve cette loi chez les humains, les plus forts deviennent champions de foot, ou de tennis qui gagnent des sommes monstrueuses, ou encore polytechniciens, enarques, Saint Cyriens qui deviennent ministres ou présidents ou généraux. Certains d’entre eux fondent une entreprise qui, lorsqu’elle gagne dans la concurrence , devient de plus en plus grosse, et finit par devenir LA plus grosse, une multinationale qui dicte ses lois, corrompt les politiciens et ne laissent que des miettes au reste de la population humaine.
Et bien, ça fait trop de souffrances et cela me révolte, tant chez les bêtes que chez les humains.
Nous devons nous révolter contre ces lois dues à la volonté de vivre et à la séparation, et faire preuve de douceur, de compréhension, de mansuétude, de tolérance, de bienveillance, d’altruisme, de solidarité, de coopération, d’ouverture, de modestie, d’humilité, que sais-je encore.
Si je ne m'abuse, Nietzsche a exalté l'homme fort, et tant pis pour les faibles.
Moi aussi je souhaite un homme fort, mais dont la force soit une révolte contre la loi du plus fort.
Seulement voilà, si nous allons contre la loi du plus fort, contre la volonté aveugle et brutale, la vie ne risque-t-elle pas de s’éteindre?
Et alors, tout ne doit-il pas disparaître, à plus ou moins long terme? La vie n'est-elle pas qu'un rêve qui prendra fin tôt ou tard? Adieu les œuvres d'art, adieu les symphonies, adieu la beauté du monde.
Alors, si la vie n'est qu'un rêve, autant faire qu'il soit le plus agréable possible, quitte à ce qu'il soit plus court que prévu.